La rencontre de Cecilia Bengolea et François Chaignaud avec le DJ Dub High Elements a mené les deux danseurs à confronter leur pratique à l’univers du Dub. Né en Jamaïque à la fin des années 60, le Dub serait en fait le fruit d’une erreur. Lors d’une soirée, King Tubby aurait joué un disque sur lequel n’avaient été gravées que les pistes instrumentales, sans les pistes vocales. Ce son nouveau, laissant une place inédite au couple basse-batterie, aurait provoqué surprise et engouement auprès du public. Depuis, le Dub s’est continuellement développé en Jamaïque et en Grande-Bretagne, pour devenir le lieu de grands rassemblements festifs. L’intensité des vibrations émises par les Sound Systems, leur impact physique sur le corps et leur puissance fédératrice ont fait de ces rendez-vous des évènements spirituels, politiques et religieux.
Intéressés par la construction en deux temps du Dub, François Chaignaud et Cecilia Bengolea ont imaginé, en collaboration avec Ana Pi, la chorégraphie de Dub Love selon le même système : d’abord réalisés en studio, les morceaux sont ensuite déconstruits et reconstruits lors des concerts, à l’aide d’une table de mixage permettant de changer librement l’équilibre entre chaque piste et d’appliquer de nombreux effets sonores (échos, reverbs, distorsions, sirène…) Ce processus permettant d’osciller entre architecture rigoureuse et liberté improvisée, entre engagement et abstraction, donne à Dub Love une liberté infinie de remix des danses sur scène. Fraternisant par la danse avec ceux qui travaillent avec leur corps, François Chaignaud et Cecilia Bengolea affirment depuis Pâquerette (2008), la dimension anthropologique et politique de la danse. À l’instar du Reggae et des Sound Systems qui ont soutenu et mené la lutte pour l’Indépendance coloniale et contre l’oppression et les discriminations des Noirs en Jamaïque, ils réfléchissent à comment rendre leur art utile à tous. Considérant la danse comme un effort, ils utilisent dans Dub Love, les pointes comme arme de résistance et confronte le plaisir de danser au défi de la douleur.
ÉQUIPE DE CRÉATION
Conception Cecilia Bengolea en collaboration avec Ana Pi et François Chaignaud
Composition & interprétation Cecilia Bengolea, François Chaignaud et Hanna Hedman / Alex Mugler (dans le rôle créé par Ana Pi)
Collaboration chorégraphique hip-hop Ange Koué
MC sur scène MatDTSound (avec des musiques de High Elements)
Régie générale Dominique Palabaud
Administration — production Lucie Horeau-Champion
Diffusion Sarah de Ganck/ART HAPPENS
COPRODUCTION
La Ménagerie de verre, Maison de la Culture d’Amiens, SZENE Salzburg, Direct Marketing. Ce projet a été soutenu par le réseau APAP-Performing Europe, financé par la Commission Européenne – programme Culture.
REMERCIEMENTS
ImPulsTanz et Karl Regensburger